Janvier 2018
Sandrine Andreini dirige la Réserve des arts, à Pantin, association spécialisée dans le réemploi de déchets culturels et artistiques et lauréate des Trophées de l’économie sociale et solidaire 2018.
> lareservedesarts.org
Le hangar de la Réserve des arts, à Pantin, c’est la caverne d’Ali Baba des créateurs : là des chutes de cuir, ici du bois, là des mousses et même, pas loin, des ateliers bien outillés. Toutes sortes de matériaux à petits prix, anciens « déchets » culturels et artistiques récupérés auprès d’acteurs de ce secteur, attendent de servir dans une oeuvre d’art, un costume, un décor. Pour en profiter, il suffit d’être membre de l’association. « Nous comptons 4 000 adhérents de plus de 60 métiers différents : menuisier, scénographe, peintre, funambule… », détaille Sandrine Andreini, directrice depuis 2013 de la Réserve des arts. Ici, même les huit salariés sont des créateurs, d’ailleurs. Sauf une : « Je ne viens pas du tout du monde de la culture », admet sans mal Sandrine Andreini. Tout est parti de sa reconversion professionnelle.
Cette Lilasienne d’origine quitte son poste d’ingénieure télécoms en 2012 pour créer une ressourcerie. « Il faut beaucoup d’endurance pour monter une structure ! » Son projet, bien parti, finit par capoter mais une rencontre change tout : Sylvie Bétard et Jeanne Granger, fondatrices de la Réserve des arts, voient en elle une repreneuse prometteuse. La suite leur donne raison. « Je trouve que le monde serait fade sans culture et j’aime l’idée d’être utile à la culture. ». Avis partagé par Est Ensemble, qui a remis 9 000 € à l’association lors de ses derniers Trophées de l’économie sociale et solidaire, en décembre, pour financer un outil numérique de gestion du réemploi. La Réserve des arts pourrait également déménager dans les années à venir : la Métropole du Grand Paris a retenu un projet d'aménagement du fort de Romainville, aux Lilas, dans lequel la Réserve des arts occuperait un hangar de 4 000 m2.