Janvier 2018
Directrice de casting « enfants », la Romainvilloise Elsa Pharaon sillonne Paris et la banlieue à la recherche des jeunes visages du cinéma français. Elle compte 25 films à son actif et a lancé de belles carrières.
Rod Paradot (césar 2016 du meilleur espoir masculin dans La tête haute) et Oulaya Amamra (césar 2017 du meilleur espoir féminin dans Divines) ont un point commun – outre celui d’avoir obtenu un des prestigieux prix du cinéma français. Ils ont tous deux été repérés enfants par la dénicheuse de talents Elsa Pharaon. Le casting, cette Romainvilloise est tombée dedans quand elle était étudiante aux Beaux-Arts. Elle avait alors assuré celui « enfants » du film Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin. « Aux Beaux-Arts, on apprend à regarder. Et il y a des gens que l’on regarde plus que les autres », explique Elsa Pharaon qui, depuis, est appelée à la rescousse pour trouver les jeunes visages de nombreux films français. La dénicheuse a un flair efficace et un combat : apporter plus de diversité dans le cinéma français.
Son terrain de prédilection reste la banlieue, où elle organise des castings dans les collèges et les lycées. « Mais c’est difficile, reconnaît Elsa Pharaon, qui a été marquée par une jeune fille qui lui demandait si elle pouvait postuler à un rôle bien qu’elle soit noire. Il faut se battre des deux côtés, convaincre la jeune fille de postuler puis convaincre le réalisateur que peut-être elle convient pour le rôle. » Elsa Pharaon ne manque en tout cas pas d’idées et développe pour bientôt l’application Castingby, afin de faciliter la relation entre jeunes et casteurs. Et faire tomber encore un peu plus les barrières entre banlieue et cinéma français.