Avril 2017
Connu pour ses prouesses de jonglerie à cheval qu’il exécute dans le cirque de son père Alexis, Stephan Gruss porte une attention minutieuse à la musique des spectacles qu’il met en scène. L’artiste également trompettiste avait le profil idéal pour inspirer le projet En piste qui implique un ensemble de cuivres des élèves issus de conservatoires d’Est Ensemble. Interview.
On vous connaît jongleur et cavalier et on vous découvre musicien ! Quel est votre rapport à la musique ?
Après le cirque et les chevaux, ma passion, c’est la musique. Je joue de la trompette et du bugle, un instrument assez semblable avec un son plus feutré, moins agressif. En tant que metteur en scène, j’attache également beaucoup d’importance à la musique qui accompagne les numéros. Plus généralement, dans le spectacle vivant, il est impératif qu’il y ait de la musique.
Le cirque Alexis Gruss a d’ailleurs son propre orchestre…
Oui. C’est un ensemble de dix musiciens qui comprend trompettes, saxophones, trombone, percussions, piano, guitare et basse. Il est dirigé depuis plus de dix ans par Sylvain Roland, qui a contribué à la qualité du groupe et à la mise en scène. La particularité de cette formation, c’est qu’elle doit s’adapter dès qu’on change de spectacle et donc de thème.
Existe-t-il un répertoire de musique de cirque ?
Les premières musiques de cirque étaient des airs militaires parce que les artistes étaient à l’origine des cavaliers de l’armée. Mais ce n’est pas que cela : toutes les musiques peuvent être jouées lors d’un numéro. Les musiciens du cirque Alexis Gruss jouent d’ailleurs tous les styles ! Nous avons même réussi à nous produire en tant qu’orchestre au Petit Journal Montparnasse. Mais c’est difficile de communiquer sur la musique de cirque sans tomber dans le cliché, comme je l’ai expliqué lors des master classes aux enfants du projet En piste.
Vous vous êtes en effet investi aux côtés de cet ensemble de cuivres composé d’élèves de conservatoires d’Est Ensemble…
L’un de mes trompettistes connaît Pierre Petit (pro- fesseur de trompette au conservatoire de Bondy et coordinateur pédagogique et artistique d’En piste, NDLR), qui m’a contacté pour intervenir sur le thème « La musique et les arts du cirque ». J’ai accepté et je me suis rendu dans les conservatoires avec d’autres artistes du cirque pour préparer les deux concerts qui auront lieu en mai avec les enfants et les professeurs.
Vous aviez déjà fait ce genre d’intervention ?
C’était la première fois ! C’était intéressant pour nous de parler de la musique de cirque car les spectateurs ne voient pas ce côté de notre métier. Nous avons un peu bousculé les enfants pour faire une petite chorégraphie pendant qu’ils jouaient, car sur la piste de cirque, il faut bouger. Nous ne nous sommes pas contentés de leur mettre une partition sous le nez…
Nous pourrons donc vous voir en mai prochain !
Oui, lors des concerts. Je reviendrai après notre tournée des Zénith de France, où nous présentons le spectacle Quintessence, avec la compagnie Farfadais. Nous sommes tous très enthousiastes à l’idée de nous produire bientôt avec En piste !