Les grands piliers du projet

 

Plusieurs leviers d'action sont inclus dans l'ambitieux projet Le Grand Chemin. Tous, actionnés conjointement, doivent permettre à Est Ensemble et aux 9 villes de son territoire de transformer radicalement les espaces publics pour s'adapter aux enjeux climatiques et sociaux et améliorer de façon pérenne le cadre de vie des habitants et usagers du territoire.

Les 4 piliers majeurs du projet sont les suivants :

  Renaturer  Favoriser la végétation sur le tracé en désimperméabilisant et en plantant durablement.

  Apaiser   Réduire la place de la voiture pour rendre le tracé confortable pour les mobilités douces (cycles, piétons).

  Animer   Inclure les habitants et acteurs du territoire à travers un programme d’urbanisme culturel visant à animer et activer Le Grand Chemin durant toute la durée du projet pour le rendre appropriable et nourrir le projet.

  Equiper   Introduire du mobilier urbain, faire de l’espace public un espace commun pour faire société, en créant des espaces ouverts, mixtes pour des usages fixes ou en mouvement.

 

 Renaturer 

L’objectif majeur du Grand Chemin est de créer une voie continue renaturée reliant les parcs, boisements et autres noyaux de biodiversité existants. L'objectif ? Répondre à la carence en espaces de nature du territoire. Ce projet du Grand Chemin est l’occasion de totalement repenser notre façon d'aménager les voiries et d’interroger en particulier la qualité des sols et leur capacité à être moteurs de la transformation climatique et écologique de la ville.

Repenser le sol dans toutes ses dimensions (les sols vivants mais aussi les structures de chaussée comme espace potentiel de gestion des eaux pluviales et d’expansion des racines des arbres) permettra de planter des arbres durablement qui profiteront de grandes fosses et d’une gestion des eaux de pluie à ciel ouvert. En ce sens, Le Grand Chemin posera les bases d’un écosystème urbain résilient face au changement climatique.

 

La création d'un nouvel écosystème

Le Grand Chemin a comme vocation première de soutenir, renforcer et créer des écosystèmes (faune et flore) sur le territoire. Il vise notamment à mettre en place les conditions de retour d'un écosystème durable, résilient, riche et diversifié. Ceci passe notamment par la constitution de palettes et d'associations végétales et animales adaptées (symbiose), l'introduction et la préservation d'espèces animales et végétales déterminantes*, la constitution d'un sol vivant...

* Une espèce végétale ou animale déterminante est une espèce qui joue un rôle clé dans un écosystème donné. Sa présence ou son abondance peut avoir un impact significatif sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème. Ces espèces peuvent influencer la biodiversité, la composition des communautés, et même les interactions entre d'autres espèces.

 

 

La gestion des eaux pluviales

Le projet Le Grand Chemin prévoit d’être le plus vertueux possible sur la gestion des eaux pluviales, et selon un triple principe : 

  • Rendre l'eau visible en mettant en valeur le patrimoine hydraulique et les dynamiques géographiques, en montrant le ruissellement de l'eau à travers rigoles et caniveaux, en rendant possible la rétention de l'eau à ciel ouvert (dans les noues, prairies de pluie...)
  • Réduire les ruissellements en désimperméabilisant par exemple les sols grâce à des espaces en pleine terre et des pavés non jointés
  • Limiter les risques liés à l'eau en répartissant l’infiltration et en limitant la hauteur d’eau infiltrée dans les zones géologiques à risque et en identifiant et contenant les risques de crues et débordements.

L’ensemble de la démarche de gestion des eaux sert fortement à réduire les effets d’îlots de chaleur urbain, tout en apportant de l’eau directement dans les nouvelles plantations

 

L'éclairage

Cette thématique est au carrefour de divers enjeux d'aménagement du territoire, de préservation de la biodiversité et d'économies d'énergie, et constitue par conséquent un pan du projet Le Grand Chemin.

La pollution lumineuse a par exemple de nombreuses conséquence néfastes sur la biodiversité. La lumière artificielle nocturne possède en effet un pouvoir d’attraction ou de répulsion sur les animaux vivant la nuit. Ce phénomène impacte les populations et la répartition des espèces : certaines d’entre elles - insectes, oiseaux, etc - attirées par les points lumineux, sont inévitablement désorientées. D’autres qui évitent la lumière - chauves-souris, mammifères terrestres, lucioles - voient leur habitat se dégrader ou disparaître. L’éclairage artificiel peut ainsi former des zones infranchissables pour certains animaux et fragmenter les habitats naturels. Il apparaît donc indispensable de préserver et restaurer la qualité de l'environnement nocturne.

Aussi, le projet prévoit un traitement tout particulier des ambiances nocturne le long du parcours. Un abaissement des intensités lumineuse, le balisage au sol, la couleur choisie et l’angle de projection de la lumière et hauteurs de feux sont autant manières qui permettent une accessibilité agréable et adaptée aux mobilités douces pour toutes et tous. Des pôles d’attractivité nocturne ponctuent l’ensemble de la grande figure, notamment aux alentours des équipements et des carrefours. Ces centralités sont rendues accueillantes et confortables pour toutes et tous, dès la nuit tombée et tant qu’il y a des usages nocturnes.

 

 Apaiser 

Ralentissement et réappropriation des voies par le végétal, les piétons et les vélocyclistes

L'aménagement du Grand Chemin doit passer par un requestionnement de l’espace public. Ce projet entend faire la part belle aux mobilités douces et actives (déplacements à pieds, à vélo, en trotinette, poussette, fauteuil roulant...) tout en proposant le ralentissement des modes motorisés (voitures, motos, scooters). La réalisation d’un chemin 100% continu pour les modes actifs (marche, vélos...) est un des objectifs du projet. Si la renaturation est la priorité, la limitation de la place laissée à la voiture et de sa vitesse est un préalable pour permettre l’installation d’un paysage généreux, revégétalisé et d’usages multiples.Tous les modes doivent néanmoins trouver leur place dans les espaces de circulation proposés, sans générer de conflits. C’est une condition nécessaire à l’inclusion de l’ensemble des usagers du territoire.

 

 

Mais il s’agit d’envisager la rue non pas seulement comme un espace de circulation, mais aussi comme un espace sur lequel on peut se poser, discuter, s’arrêter confortablement et trouver des équipements le rendant pratique ou agréable à fréquenter (ex. toilettes publiques, points d’eau, assises, supports d’informations, jeux...).

A travers le projet Le Grand Chemin, se manifeste une volonté d'offrir aux usagères et usagers une réelle expérience de promenade et de leur garantir un sentiment de confort et de sécurité, un espace de "lenteur", de calme et de convivialité dans la ville. Il s'agit de proposer aux habitantes et habitants, petits et grands, des espaces permettant de s’arrêter pour respirer ou observer la nature, faire du sport, apprendre à son enfant à faire du vélo en sécurité, pédaler,converser en groupe d’amis ou encore écouter paisiblement le chant des oiseaux...

 

Aménager le sol avec des pavés de réemploi

L’un des marqueurs de l’itinéraire du Grand Chemin se matérialise par des pavés au sol. Le pavé est un matériau qui évoque des paysages de types « village ». Leur présence amène les usagers à identifier les rues pavées comme espaces de cohabitation avec différents modes de déplacement, actifs (non motorisé) et motorisés. Dans l'imaginaire collectif, le pavé résonne pour les automobilistes comme une invitation à réduire leur vitesse de conduite.

Si aujourd’hui, la rue est un espace où l’on circule, elle peut redevenir un espace où les usagers cherchent à se poser, à se récréer. Les places et placettes existantes seront végétalisées et essentiellement réaménagées au sol avec des pavés. Les nouvelles placettes seront des lieux comme des carrefours ou des ronds-points, qui seront retravaillés afin de casser les anciens codes routiers du territoire. 


© photo gauche : Hervé Boutet / Est Ensemble • © photo droite : visuel de perspective de l'Agence Ter

Une fois tous posés et jointoyés, les pavés sont poncés pour avoir un niveau fini lisse avec une bonne adhérence, sans différence de niveau avec les joints. En outre, la décision d'opter pour des pavés en réemploi permet répondre à divers enjeux environnementaux en termes de pérennité, de résistance et de réduction des déchets lors des travaux de voirie.

 

Un éclairage rassurant et créatif favorisant la déambulation 

Actuellement, de nombreuses communes disposent encore de mâts d’éclairage imposants et aux intensités de lumières importantes qui peuvent représenter des nuisances pour les riverains ainsi que pour la faune et la flore environnantes. Ces mobiliers de rue, ne sont pas ou plus adaptés à l’usage des rues empruntées par Le Grand Chemin, qui sont pour la plupart, des rues de desserte locale.

Dans le cadre du pojet Le Grand Chemin, l'éclairage est repensé dans l'objectif d'apporter aux usagers un environnement plus apaisé et plus favorable au vivant (faune et flore). Il est ainsi par exemple proposé d'abaisser la hauteur des mâts d'éclairage, de modérer l'intensité lumineuse, d'uniformiser le spectre lumineux (couleur chaude, rassurante et adaptée à la biodiversité), d'instaurer un balisage piéton lumineux... Certains espaces publics emblématiques (parvis d'école, places et placettes...) pourraient être animés via l'usage, par exemple, de lumières créatives et joyeuses, voire des projections de motifs, pour un aspect poétique, pédagogique et ludique.

L'éclairage serait ainsi pensé pour apporter conjointement vitalité, sécurité et convivialité dans l'espace public et encourager la déambulation des usagères et usagers.

 


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