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Publié le 06 Août 2021

Quand les papillons nous en mettent plein la vue dans nos parcs !

Colorés, poétiques, majestueux,  de nombreuses espèces de papillons sont facilement observables dans nos parcs durant les beaux jours.

L’équipe gestionnaire des parcs d’Est Ensemble suit l’évolution des prairies et des papillons qui y ont trouvé refuge. Les protocoles scientifiques appliqués dans les parcs permettent en effet de recenser les spécimens repérés dans une même prairie d’une année à l’autre. Ces relevés fournissent des données précieuses sur l’évolution du milieu permettant ensuite d’ajuster la gestion du parc afin de favoriser le développement de certaines plantes.

Le saviez-vous ?

Il existe une grande diversité de papillons et tous n’ont pas la même taille, les mêmes motifs, les mêmes besoins et ni même encore, les mêmes habitats. Tous en revanche, pondent des œufs qui deviennent des chenilles puis des chrysalides avant d’arborer leurs motifs caractéristiques au stade adulte. Ces quatre stades distincts font de ces invertébrés des insectes à métamorphose complète. Tous encore, ont trois paires de pattes ainsi que deux paires d’ailes recouvertes d’écailles de colorations variées. Celles-ci proviennent de pigments que la chenille a pu élaborer à partir des plantes dont elle se nourrit. On apercevra généralement des colorations vives sur le dessus, c’est-à-dire lorsque le papillon a les ailes ouvertes.

Une attention particulière portée aux prairies de nos 3 parcs

Pour beaucoup d’espèces, la chenille pas encore papillon ne peut se nourrir que d’une ou de quelques plantes spécifiques. Les papillons y pondent leurs œufs maximisant ainsi les chances de survie des chenilles. C’est en partie pour cette raison qu'Est ensemble applique une gestion différenciée au parc du Bois de Bondy, au parc des Guillaumes et au parc des Beaumonts et porte une attention particulière aux prairies dont dépendent de nombreux papillons. Ces milieux fragilisés représentent à ce jour moins de 2% du territoire francilien. En 2011, un rapport alertait sur la diminution du nombre de papillons en Europe : depuis 1990, leur abondance à régressé de moitié pour les papillons propres aux prairies et de 39% pour l'ensemble des papillons ! En cause, la dégradation des habitats, les pollutions chimiques ou encore le changement climatique.

Face à ce constat, Est Ensemble s'efforce de préserver une diversité de milieux dans les parcs dont il a la responsabilité. Les prairies non semées entretenues par Est Ensemble sont ainsi fauchées tardivement une fois dans l’année permettant aux chenilles de trouver suffisamment de nourriture pour se métamorphoser et aux plantes propres à ces milieux d’effectuer leur cycle de vie complet. En plus d’avoir une utilité pour la biodiversité, les prairies stockent le carbone atmosphérique et participent à la lutte contre le changement climatique.

Les avez-vous déjà vus dans les parcs ?

L’Hespérie de l’alcée (Carcharodus alceae de son nom scientifique), d’environ 3cm, à la couleur brunâtre avec des tâches sombres sur l’aile antérieure et des lignes claires sur les postérieures, doit son nom à sa morphologie mais également aux plantes dont se nourrit la chenille. En effet, le nom Carcharodus donné en 1819 provient du grec Kapxàpoôouç karkharodous "qui a des dents pointues", pour qualifier l'aspect dentelé des franges des ailes. Le terme alceae fait probablement référence au nom latin d’une des plantes dont la chenille se nourrit, celui de la Rose trémière (anciennement Rose d’Oustremer car originaire d’Orient) – Alcea rosae. Ce terme pourrait aussi faire référence au nom scientifique d’une autre plante dont se nourrit la chenille : la Mauve alcée – Malvea alcea. Vous l’aurez compris, tout cela n’a pas encore été tiré au clair !

Description de cette image, également commentée ci-après

Le Vulcain (Vanessa atalanta) d’une durée de vie de 6 à 8 mois, peut atteindre plus de 6cm d’envergure et c’est un migrateur hors pair !  A la belle saison, il utilise les vents du détroit de Gibraltar pour remonter vers le nord de l’Europe à la recherche d’orties dont se nourrissent les chenilles. Une fois ces dernières arrivées au stade adulte, elles migreront vers le sud pour pondre des œufs. Leur descendance migrera ensuite de nouveau vers le nord et ainsi de suite allant là où on trouve de l’ortie. Le nom de Vulcain ferait quant à lui allusion au dieu romain du feu et des volcans, en raison de la bande rouge-feu traversant les ailes antérieures de ces papillons. D’ailleurs, peut-être l’avez-vous reconnu sur l’affiche du programme d’animations Tous aux parcs ?!

Le Paon du jour (Aglais Io) a tendance à montrer ses ailes grandes ouvertes lorsqu’il est actif avec parfois un battement accru. Les tâches arrondies violettes rappelant des yeux appelées ocelles ont pour but de faire fuir les oiseaux tandis que ses battements d’ailes produiraient des ultrasons qui éloignent les rongeurs. Au repos, ce papillon ferme les ailes, d’un revers sombre, elles se confondent parfaitement avec les écorces. S’il arrive à hiberner en lieu sûr, la durée de vie du papillon peut atteindre 1 an !