Dans le cadre de Temp’O, Le Paysan Urbain et La Prairie occupent deux friches à Romainville et Bobigny et y expérimentent l’agriculture urbaine, qui questionne notre rapport à la terre, à la ville et à la nourriture. Venez les visiter !
Depuis deux ans, Est Ensemble ouvre certaines friches urbaines du territoire à des occupations éphémères. Actuellement au nombre de six, elles animent ces espaces en devenir, les révèlent aux habitants et créent du lien social.
Les 6 friches Temp'O en occupation éphémère
Découvrez ci-dessous deux d’entre elles, qui s’intéressent à l’agriculture urbaine.
Le Paysan Urbain
Une production agricole en ville ? L’idée a déjà germé par le passé, dans les champignonnières de Paris par exemple. Si elle revient en force, c’est que la population est de plus en plus citadine et détachée des lieux qui la nourrissent. Alors que la ville grignote sur la campagne, l’agriculture urbaine serait-elle un juste retour des choses ? Pas vraiment. « Notre but n’est pas de concurrencer les maraîchers ruraux », explique Gérard Munier, associé du Paysan urbain.
Cette micro-ferme a installé trois serres dans la ZAC de l’Horloge, à Romainville, en 2015, et se positionne sur un marché de niche en circuit court : la culture de micro-pousses de moutarde, petits pois, radis noir et autres, prêtes à être servies en salade. La petite production s’écoule en circuit court auprès d’épiceries fines de Seine-Saint-Denis ou de Paris et l’équipe a grossi : 10 embauches en 2 ans dont 6 en contrats d’insertion. En parallèle, un jardin pédagogique, animé par deux personnes en service civique, accueille adultes et enfants, avec la volonté de sensibiliser au vivant et à une alimentation saine et respectueuse.
Le Paysan urbain
Micro-ferme urbaine spécialisée dans les micro-pousses.
Par l’association Le Paysan urbain.
ZAC de l’Horloge, à côté de l’hôtel de territoire au nord de Romainville.
Friche autrefois utilisée par les laboratoires Sanofi. Destinée à accueillir des bureaux.
64 avenue Gaston-Roussel, Romainville.
Prairie en ville
À un kilomètre de là, sur une friche de la ZAC Écocité de Bobigny, à la ferme écologique éphémère La Prairie, l’aspect pédagogique ressort en premier dans un discours ouvertement militant. « La société de consommation a construit la ville en opposition à la campagne et nous voulons recréer la porosité entre les deux », souligne Swen Déral, cofondateur de l’association La Sauge, à l’origine du projet.
Une champignonnière, un poulailler, du houblon et de la culture en aquaponie – la fertilisation des plantes par l’engrais naturel expulsé par les poissons – s’organisent autour d’un potager réalisé lors de chantiers pédagogiques avec les antennes jeunesse de Bobigny. À terme, la ferme pourrait devenir mobile et poursuivre son œuvre en d’autres lieux.
« L’agriculture urbaine doit inciter un maximum de gens à pratiquer une activité agricole. Si chacun jardine deux heures par semaine, chacun comprendra les saisons et saura ce qu’il y a dans son assiette. La transition agro-écologique sera alors possible. » Swen Déral, cofondateur de la Sauge
La Prairie
Ferme écologique éphémère, par l’association La Sauge.
ZAC Écocité, le long du canal de l’Ourcq à Bobigny.
Friche « MBK », du nom de l’usine de mythiques mobylettes ex-Motobécane qui s’y trouvait.
55 rue de Paris, Bobigny.
Tous les weekends jusqu’en octobre de 11 h au coucher du soleil // Banquet de clôture le 6 octobre.