Jean-Luc François, à la mode de chez nous

Octobre 2015

Directeur fondateur de l’association du même nom, Jean-Luc François, styliste, propose à des personnes éloignées de l’emploi de se former aux métiers de la mode. L’occasion de découvrir les multiples facettes de cet univers.

Qu’est-ce que l’association Jean-Luc François ?
Les métiers techniques de la mode sont l’héritage d’un savoir-faire français et sont souvent méconnus du public. En Île-de-France, l’industrie de la mode et du textile représente plus de 2 000 entreprises et génère 20 000 emplois, principalement à Aubervilliers, Montreuil et Pantin. L’association est née de notre volonté d’agir pour rendre les métiers de la mode accessibles à tous à travers des actions de sensibilisation et la mise en œuvre de formations professionnelles. Trois métiers sont principalement visés : mécanicien(ne) modèle, opérateur(trice) de finition et retoucheur(euse). Ayant travaillé avec les grands noms de la mode comme Yves Saint Laurent, je connais leurs attentes. Ici nous recevons des personnes éloignées de l’emploi, qui ont eu des parcours difficiles. Nous les formons gratuitement à ces métiers durant trois mois. À l’issue de cette formation, ils trouvent tous un emploi. 

Comment fonctionne le partenariat avec Est Ensemble ?
Est Ensemble a en charge la formation, l’insertion et l’emploi. Aussi l’association participet-elle aux différentes initiatives menées par l’Agglomération comme les forums emploi qui se déroulent sur le territoire ou encore des sessions spécifiques autour des métiers de la mode. L’association bénéficie également de financement de la part d’Est Ensemble pour le projet de formation « Couture et métiers ». 

Quels sont vos autres projets ?
Nous avons développé de nombreux projets de formation à l’étranger, notamment en Asie. Nous avons un programme d’échange d’étudiants en partenariat avec la Région. Nous avons également créé un atelier d’excellence au Cambodge, sur le modèle de celui de Pantin, afin de valoriser le savoir-faire des créateurs locaux et pour pallier le problème de la production en petite série. Au Vietnam, nous avons aussi développé un atelier d’excellence et des ateliers de formation dans des usines textiles. À Madagascar, la couture est de tradition ancestrale mais aucun organisme de formation n’était présent sur le territoire. Nous avons ouvert des espaces dans les entreprises textiles qui produisent sur place afin de développer la production locale. C’est le personnel de ces usines qui est chargé de la formation. Mon conseil à ces créateurs en devenir est de ne pas être victimes de la tendance et de faire des vêtements qui soient portables. 

Et les nouveautés en cette rentrée ?
Nous cherchons toujours de nouveaux défis. Je me suis rapproché des façonniers afin de récupé- rer des machines dont ils ne se servent plus ou de mutualiser les espaces « morts » dans leurs ateliers. Nous ouvrons également un espace dédié aux jeunes créateurs pour qu’ils puissent réaliser leurs premières collections. Nous allons encourager le lancement de coopératives d’excellence auprès des personnes que nous formons. Ces structures seraient labellisées par l’association et bénéficieraient d’un accompagnement administratif. Pour garantir leur pérennisation, les commandes leur seraient apportées par l’association, donc pas de démarche de prospection à effectuer. Il y a, en effet, une forte demande de créateurs étrangers qui souhaitent bénéficier de l’estampille « made in France » mais pour vendre auprès de leurs populations. Enfin, le 1er octobre nous ouvrons un nouvel établissement de formation à Pantin.

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