Exposition

Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale (1914-1918), le musée de l’histoire vivante propose une exposition de peintures et de dessins comme autant de regards sur la tragédie humaine dans toute sa puissance et son horreur. Plusieurs regards dans le temps sont présentés. D’abord celui porté par Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), âgé de 55 ans en 1914 qui se rend sur le front en 1915 et en 1917 d’où il ramènera des croquis et des esquisses sur cette terrible guerre de tranchées. Le regard de Steinlen est d’abord empreint de patriotisme, sans toutefois verser dans le nationalisme cocardier et haineux à l’égard de l’ennemi. Ce dernier étant cependant montrer comme l’oppresseur notamment des populations civiles de la Belgique occupée. Steinlen dessine aussi un poilu dans le quotidien de sa tranchée, sous la pluie, dans l’attente du combat, puis, après le déluge d’artillerie, refugié dans les trous d’obus, avec ses camarades, blessés ou morts. Le dessin est sobre et puissant, sans emphase ou larmoyant, et d’autant plus convaincant sur la nature destructrice et absurde de la guerre.
Quelques reproductions* de qualité des dessins d’Otto Dix extraits de son œuvre majeure Der Krieg et réalisés en 1924-1925, est le second regard que nous proposons au public. Celui d’un ancien combattant, âgé de 23 ans en 1914, qui s’engage comme volontaire et qui connut le front en Champagne, les tranchées d’Artois et les batailles de la Somme. Pour l’artiste allemand, la guerre est un produit de l’agressivité humaine, une explosion des instincts de l’homme. C’est dix ans après la guerre qu’Otto Dix répond à une commande et produit la série de gravures « Der Krieg » publiée en cinq cartons de dix gravures chacun et préfacé par Henri Barbusse. Inspirée des los desastres de la guerra, gravures du peintre Goya, la série d’Otto Dix se veut une dénonciation de l’horreur de la guerre.
Après le temps de la guerre avec Steinlen et celui du souvenir de l’affrontement par Dix, le musée expose les peintures contemporaines de Philippe Guerry réalisées dans les années 2000. Le peintre, ancien instituteur, à l’instar du dessinateur Tardi ou du cinéaste Tavernier, tente, lui, par l’œuvre picturale, sans avoir vécu la guerre et donc sans mémoire de celle-ci, mais d’après ses lectures, sa culture filmique et fictionnelle, d’approcher au plus près de la réalité du conflit et de ses destructions. Ce travail artistique qui pourrait se faire passer comme un témoignage de l’enfer du front, du bruit et des odeurs, est aussi une réflexion sur la nature humaine, sur l’homme face à la mort, sur l’absurdité et une profession de foi pacifiste.
Le regard de Philippe Guerry, à la différence des deux grands artistes qui le précèdent, est un regard en couleur ou le bleu pastel, parfois rivalise dans une lutte sourde mais éclatante avec les couleurs de la guerre, celle de la boue dans laquelle s’enchevêtrent le végétal, l’animal et l’homme, celle du rouge des chairs broyées par la mécanique et les gris et noirs du déluge de feu.
Informations pratiques
Date et horaires
Jusqu'au 31 décembre
Lieu
Musée de l'Histoire Vivante - 31 boulevard Théophile Sueur
Contact
01 48 70 61 62
Renseignements complémentaires
Accès : Bus 121, 122, 301 Montreau