Du 23 février au 06 avril 2013
Qui sont les Roms, les Manouches, les Gitans ? D’où viennent-ils ? Quelles sont leurs conditions de vie ? Les tziganes interrogent, fascinent ou inquiètent. Installés à Montreuil depuis plusieurs siècles, ils sont intimement liés à l’histoire de la ville, mais que sait-on d’eux ?
Les bibliothèques de Montreuil proposent expositions, concert, conférences et rencontres afin de combattre certaines idées reçues qui ont la vie dure et de découvrir la richesse et la diversité de cette culture.
Programme
Du 4 mars au 6 avril
Expositions / Bibliothèque Robert-Desnos
Cendrine Bonami-Redler – De Baraque en baraque
Créative, énergique et généreuse, Cendrine Bonami-Redler peut se définir ainsi. Cette jeune graphiste-illustratrice montreuilloise, qui enseigne à la prestigieuse école Camondo, a séjourné quelques jours dans une chambre d’hôte peu banale, l’hôtel Gelem, situé rue de Rosny dans le campement rom du quartier des murs à pêches. Carnet sous le bras, elle est partie à la rencontre des habitants de ce site géré par l’association Ecodrom. Quelques rues plus loin, le campement rom mis en place par la ville de Montreuil lui a également ouvert ses portes. De ce séjour, elle rapporte des croquis colorés et vivants : des bâtiments, des jardins, des objets inattendus qui retransmettent, plus encore que ne le feraient de véritables portraits, le quotidien des Roms, leur courage et leur fantaisie. Cette exposition est accompagnée des captations sonores de l’anthropologue Maïssoun Zeineddine et des textes du metteur en scène Xavier Marchand.
Matéo Maximoff – Les Roms de Montreuil
Cette exposition est composée d’une sélection de photographies noir et blanc réalisées par Matéo Maximoff, entre 1920 et 1960. Né en 1917 d’un père Kalderash venu de Russie et d’une mère manouche de France, l’artiste est surtout connu en tant que romancier. Il a cependant cumulé des fonctions aussi variées que chaudronnier, journaliste, conférencier, conteur, pasteur, photographe… Ces clichés ont été pris à Montreuil-sous-Bois, où Matéo vécut avec sa famille pendant de nombreuses années. Sans recherche esthétique, « ni mise en scène » de la réalité, l’artiste photographie les siens et porte un regard authentique et original sur sa communauté.
Le vernissage des expositions aura lieu le vendredi 8 mars à 18h30.
Le 23 mars
Conférence-concert-buffet / Bibliothèque Robert-Desnos
14h30 / Conférence-débat sur la musique tsigane : Max Robin sera interviewé par Benoît Merlin, rédacteur en chef du magazine MUSIC.
Musicien et journaliste, Max Robin a étudié la guitare jazz. Sa passion pour la musique de Django Reinhardt l’a conduit à fréquenter de nombreux musiciens manouches et tsiganes. Parmi eux, le violoniste Florin Niculescu, les guitaristes Angelo Debarre et Maurice Ferret, avec lesquels il se produit et enregistre à la fin des années 90. Journaliste et rédacteur en chef de revues spécialisées (French Guitare, Guitare Magazine, Guitarist Acoustic, Music…), Max Robin a également publié en 2006 l’intégrale des mélodies de Django Reinhardt (Complete Django, The Ultimate Django’s Book, I.D. Music), en collaboration avec le guitariste Jean-Philippe Watremez.
16h30 / Concert de jazz manouche - Costel Nitescu : en partenariat avec le Festival Manouche Factory.
Violoniste d'origine roumaine à la solide formation classique, Costel Nitescu est aussi à l'aise dans le répertoire d'Europe centrale que dans le jazz, où son sens du swing et ses capacités d’improvisateur en font un des meilleurs émules de Stéphane Grappelli. Premier violon à la section tsigane de l'Orchestre de Radio Bucarest à l'âge de 16 ans, il participe à de nombreux enregistrements avec les plus grands artistes roumains, comme le cymbaliste Toni Iordache ou l’accordéoniste Ionica Minune.
Installé à Paris depuis plus de 10 ans, il promène inlassablement son archet sur toutes les scènes où le swing règne en maître, passant sans ciller des musiques d'Europe centrale au jazz manouche, qu'il joue de toute son âme. Ses engagements le conduisent en Espagne, en Italie, en Norvège, au Canada… comme soliste du quartet de Tchavolo Schmitt, aux côtés de Mandino Reinhardt, Marcel Loeffler, Didier Lockwood, Stochelo Rosenberg, ou à la tête de sa propre formation.
19h Repas du potager : Spécialités roms cuisinées par la famille d’Alex et Rada avec l’aide de l’association Ecodrom
Le 27 mars
Contes / Bibliothèque Robert-Desnos
15h00 / Contes tsiganes par Nouka Maximoff
D’où viennent les Roms ? Quelles sont leurs joies, leurs peines, leurs fêtes ? De quoi ont-ils peur : du Diable ? de Dieu ?… ou des hommes ? Nouka Maximoff, la fille de l’écrivain tsigane Matéo Maximoff, se souvient des histoires parfois tristes, parfois drôles, parfois effrayantes que se racontaient autrefois ses ancêtres au cours des veillées. La conteuse repousse les préjugés, nous invite à la tolérance et nous offre une réflexion tantôt rude, tantôt amusée, sur la vie des Roms.
Le 30 mars
Conférences-débat / Bibliothèque Robert-Desnos
14h30 / Rencontre avec Valentine Goby. Auteure et éditrice, Valentine Goby dirige la collection Français d’ailleurs, publié chez Autrement jeunesse en collaboration avec la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Il s’agit de docu-fictions destinés à la jeunesse sur le thème de l’immigration en France. Chaque titre aborde une période précise de l’histoire de France vue à travers l’histoire d’un enfant et de sa famille. L’un de ses derniers titres, Lyuba ou la tête dans les étoiles, les Roms, de la Roumanie à l'Ile-de-France évoque le destin de Lyuba, une jeune fille Rom de 14 ans, dans la Seine-Saint-Denis d’aujourd’hui.
Valentine Goby présentera cet ouvrage aux enfants et à leurs parents.
16h30 / Conférence sur l’histoire de la présence des tsiganes à Montreuil, par Martin Olivera.
Les tsiganes font partie de l’histoire de Montreuil. En effet, la ville a connu au XIXe siècle et au XXe siècle plusieurs vagues d’immigration successives. Installés dans des baraques de fortune, cultivant les terres en friche, les tsiganes ont entretenu avec soin leurs coutumes et traditions. Martin Olivera, anthropologue, membre de l’Observatoire européen Urba-rom et également investi en tant que responsable de l’association Rues et cités, revient sur l’histoire étonnante des tsiganes de Montreuil et sur l’influence culturelle de ces migrations sur la vie locale.
Le 06 avril
Conférence / Bibliothèque Robert-Desnos
15h / Conférence sur l’histoire des Tsiganes : en partenariat avec le Club histoire
Les tsiganes arrivent en Europe à la fin du Moyen âge. On les appelle «Bohémiens» ou «Egyptiens». Ils sont serviteurs de la grande noblesse, maîtres dans l'art militaire comme dans l'art divinatoire, experts en chevaux et musiciens de cour. D'où viennent-ils ? Le mystère de leur origine fascine et suscite l'admiration. Ils s’intègrent parfaitement à la population.
Au XIXe siècle, le vent tourne. Le mystère laisse place au soupçon, la fascination à la défiance. Les tsiganes connaissent alors la crainte, la misère et la persécution par les forces de l'ordre. Une législation d'exclusion est instaurée. Cette logique de rejet connaît son apogée pendant la seconde guerre mondiale. A l'automne 1940, les Tsiganes de France sont rassemblés pour être transférés dans une trentaine de camps gérés par Vichy. Ils ne seront libérés qu’en 1946.
Cette conférence propose de retracer le parcours du peuple tsigane du Moyen âge au XXe siècle.
Projection / Bibliothèque Daniel-Renoult
15 h / Projection du film De l’autre côté de la route, de Laurence Doumic, suivie d’une discussion avec la réalisatrice (sous réserve)
« La réalisatrice a suivi au fil des saisons Colette et ses nouveaux voisins venus de Roumanie dans leur quotidien : premier jour d’école, repas joviaux, nettoyage du terrain ou encore l’intervention de la police venue les déloger… tout semble perdu et pourtant tout est possible ».
Conférence-débat / Bibliothèque Colonel-Fabien
15h / Conférence sur l’histoire de la présence des Roms à Montreuil, par Martin Olivera.
Crédit Photo © Jean-Luc Bobin / L'Indépendant