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Publié le 18 Mars 2019

Développement économique dans les quartiers : une première journée de mobilisation pour des pistes d’action

Fin 2018, une première journée de mobilisation a réuni à Bagnolet une cinquantaine de personnes, acteurs locaux et partenaires, pour échanger sur les pistes de développement économique dans les quartiers.

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Le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPRU) a identifié 12 quartiers d’intervention sur le territoire d’Est Ensemble.
Est Ensemble mène une réflexion pour identifier les potentiels et leviers de développement économique dans ces quartiers et pour que les habitants bénéficient du développement du territoire dans son ensemble.
Cette démarche, engagée en juin 2018, permettra d’ici le second semestre 2019 d’établir un diagnostic et de définir une stratégie et un plan d’actions prioritaire.
Elle associe largement les acteurs concernés afin de garantir la pertinence et la durabilité des propositions.

Après des réunions locales organisées à l’automne, une matinée de mobilisation a été organisée le 14 décembre dernier à l’échelle d’Est Ensemble.

Objectifs : favoriser la connaissance inter-acteurs, approfondir les enjeux des 4 thématiques abordées et préparer des pistes de propositions.

1.    Recruter localement à Est Ensemble

Sur la base du témoignage de Nadia Fadil, chargée de mission à Plaine Commune en charge du Club Jeunes Talents, les participants ont échangé autour du manque de connexion entre les entreprises du territoire et les habitants, des freins à l’employabilité et au recrutement ainsi que du manque de lisibilité des parcours d’accompagnement.
De nombreuses pistes de travail ont été citées, parmi lesquelles :
-    l’intérêt d’impulser des modes de recrutement basés davantage sur les "softskills",
-    favoriser l’accès aux stages et aux périodes de mises en situation,
-    travailler sur un accompagnement plus structuré et basé sur les besoins locaux,
-    renforcer les partenariats inter-acteurs, notamment avec ceux qui agissent dans les quartiers.

2.    Accompagner et sécuriser le parcours des entrepreneurs des quartiers d’Est Ensemble

Cette thématique a été introduite par Thierry du Bouetiez, président de Garance et président fondateur du Groupement National Initiative et des Acteurs Citoyens.
Les participants ont mis en avant la diversité des profils des entrepreneurs issus des quartiers ainsi que certaines spécificités : la méfiance envers les institutions et le moindre recours à l’accompagnement, le manque d’accès aux financements mais aussi de réseaux.
Il a notamment été proposé de créer des rencontres entre structures d’accompagnement, institutions et créateurs pour recréer du lien, de valoriser davantage les réussites des entrepreneurs issus des quartiers.
Concernant l’accompagnement des porteurs, il a été proposé de privilégier :
-    les expériences d’intelligence collective favorisant le développement de réseaux,
-    l’accompagnement post-création,
-    le mentorat en matière de savoir-être
-    les initiatives en faveur de l’inclusion numérique.

3.    Hébergement d’activités économiques en rez-de-chaussée

Lauriane Nicolas, de la SEMAEST - société d’économie mixte de la Ville de Paris -, a témoigné de l’expérience de redynamisation des commerces de proximité à Paris.
L’atelier s’est ensuite centré sur les rez-de-chaussée appartenant aux bailleurs sociaux du territoire.  
Les propositions concernent à la fois :
-    La relation aux porteurs de projet : accompagnement, structuration et communication sur les locaux disponibles (bourses des locaux, notamment).
-    Le patrimoine en rez-de-chaussée : leur connaissance et leur fonctionnement, l’identification des besoins avec les habitants, le développement de modes d’occupation innovants et de politiques tarifaires attractives et différenciées.
La nécessité d’expérimenter ces propositions à petite échelle au sein d’un partenariat renouvelé a été mise en avant.

4.    Valoriser les activités et savoir-faire informels

Abou Ndiaye, sociologue et directeur de l’Atelier de recherches en sciences sociales, a évoqué ses travaux, en particulier une étude relative à la mécanique de rue.
Après avoir identifié de nombreuses activités informelles présentes dans les quartiers (mécanique de rue, biffins, gardes d’enfants, restauration..), les participants ont débattu des causes économiques et de la précarité qui conduisent au développement de ces activités. Ces activités ont des impacts, positifs et négatifs, tant sociaux qu’environnementaux.
La valorisation des savoir-faire et activités informels doit se faire au regard de ces impacts, ainsi que des besoins des habitants et des situations individuelles (administratives, économiques, etc.).
La nécessité a été soulignée pour les institutions de s’intéresser davantage aux activités informelles, d’identifier leurs besoins et d’adapter leur accompagnement.